Retour à la liste d'articles Article du 03/11/2021

Gilton des Islots, 5 ans, rejoint les écuries de Greg Broderick !

Gilton des Islots, fils de Diamant de Semilly, fait partie des poneys les plus remarqués de la finale du Cycle Classique de saut d’obstacles du Sologn’Pony. Il concourrait dans la finale des 5 ans sous la selle de Christophe Grangier (4 points le premier jour, un peu déconcentré, et sans-faute sur le deuxième parcours, pénalisé d’un point de temps). Il y a une dizaine de jours, le bai a pris la direction des écuries du célèbre cavalier Greg Broderick, membre de l’équipe d’Irlande lors des Jeux Olympiques de Rio et excellent formateur de jeunes chevaux.

Gilton des Islots sous la selle de Christophe Grangier lors de la finale du Cycle Classique des 5 ans – ph. Poney As
Gilton des Islots sous la selle de Christophe Grangier lors de la finale du Cycle Classique des 5 ans – ph. Poney As

« Greg l’a acheté pour le fils de sa sœur Olga Doyle. Dans un avenir proche, Gilton devrait être monté par un cavalier irlandais de haut niveau sur poney », explique Jean-Luc Leboucher, naisseur de Gilton et fondateur de l’élevage « des Islots ». Une très grosse maison donc pour ce jeune entier très prometteur. « J’ai vendu sa carrière sportive, en revanche, la distribution de sa semence congelée reste ma propriété. J’espère avoir 2000 paillettes en tout ! », poursuit-il, après avoir prélevé son protégé avant son départ (Gilton devrait par la suite être prélevé dans son nouveau centre de mise en place). L’éleveur normand a d’ailleurs réalisé un transfert d’embryon avec Dadora des Islots (ponette ayant évolué jusqu’en As Poney Elite, en convalescence jusqu’en janvier prochain suite à une blessure). « Dadora est sanguine et Gilton va lui amener la force et la sagesse », indique-t-il. Un inbreeding sur Diamant donc puisque Dadora est une fille d’Ugobak des Baleines (Diamant x Heartbreaker). Sa mère, la toute bonne Adora Bruere, a notamment produit l’européenne Venise et plusieurs poneys de Grand Prix nés aussi pour le compte de l’élevage des Islots à l’instar de Mobis, Star, Océane la deuxième mère d’Acrobatte…

Christophe Grangier et Gilton des Islots – ph. Poney As
Christophe Grangier et Gilton des Islots – ph. Poney As

2021 est synonyme de première année de compétition pour Gilton. « Il faut féliciter la détermination et le professionnalisme de Christophe, un cavalier professionnel du monde du cheval. Son but n’a pas été de faire des sans-faute à tout prix, mais de le travailler dans le bon sens pour le rendre commercialisable. Grace à son travail, il nous a permis de vendre cet excellent poney une belle somme » relate l’éleveur, qui a récemment vu partir aux Émirats arabes unis Capitaine des Islots (frère utérin d’Acrobatte, destiné à sauter des épreuves à 1,10m).

Vidéo de Gilton sur sa première séance à l’obstacle chez Greg Broderick : https://www.instagram.com/tv/CV25MFHqQKP/?utm_source=ig_web_copy_link

« Dans le potentiel, Gilton fait partie des meilleurs poneys que j’ai monté »

La vente de Gilton des Islots fait suite à une discussion entre son cavalier Christophe Grangier et Philippe de Balanda qui connait bien le célèbre pilote irlandais. « Sur un terrain, je lui ai dit que j’avais un poney qui sortait de l’ordinaire… ça s’est fait comme ça. Gilton avait déjà une excellente visite et Greg l’a acheté sur vidéo, sans faire d’essai », explique Christophe. Le cavalier professionnel, reconnu dans le monde du cheval pour la préparation des jeunes chevaux notamment, ne tarit pas d’éloges sur ce Poney Français de Selle, issu du croisement entre Diamant de Semilly et Zandor Z (avec une mère, Tabelle des Islots, imprégnée de sang Welsh Pony). Il confie même « n’avoir pas beaucoup vu de poneys de cette qualité-là. Avec mon père, nous avions une grosse écurie avec plusieurs clients qui avaient des poneys et qui concourraient un peu en CSIP dans les années 90 : dans le potentiel, Gilton fait partie des meilleurs que j’ai monté. A la maison, je l’ai testé une fois ou deux sur gros, il a toutes les capacités pour courir les grosses échéances. Il a les moyens, du courage, du respect, une bonne tête, de la galopade, il est super dans la taille…. C’est un poney à vieillir : il ne va pas encore répéter tous ses sauts en parcours, mais il a cette base, cet énorme potentiel. Oui, il a les moyens de sauter les 1,35m ». Christophe Grangier regrette le fait qu’il parte à l’étranger… « Mais finalement, c’est pareil avec nos meilleurs jeunes chevaux qui évoluent par la suite sous la selle de cavaliers étrangers… C’est dommage car à cet âge-là, même si ce type de poney vaut de l’argent, les prix restent encore abordables ».

Christophe Grangier et Gilton des Islots – ph. Poney As
Christophe Grangier et Gilton des Islots – ph. Poney As

« Il faut que le milieu progresse et se professionnalise »

Le cavalier français connait le circuit Poneys, l’ayant pratiqué lorsqu’il était petit. « J’ai fait les championnats de France, je montais une très bonne ponette C et j’ai dû participer à un ou deux CSIP ». Aujourd’hui, il a remis un pied dans le milieu via ses enfants (Julie Grangier s’est notamment offert deux classements lors du dernier CSIP de Cabourg, ndlr). Comme Gilton n’était jamais sorti en compétition, il a tout logiquement trouvé plus sérieux de le débuter lui-même, « même s’il a un très bon mental, il faut faire les choses dans l’ordre. Je voulais le monter sur ses dix premiers parcours ; j’ai la chance d’avoir le gabarit ». C’est ainsi qu’on a pu, exceptionnellement, le voir évoluer sur le circuit du Cycle Classique Poneys cette saison, et lors de la finale.

Christophe Grangier et Gilton des Islots – ph. Poney As
Christophe Grangier et Gilton des Islots – ph. Poney As

Intéressant dès lors de connaitre son avis sur le milieu du Poney et la finale du Cycle Classique au Sologn’Pony. « Il faut que le milieu progresse et se professionnalise. Il y a pas mal de cavaliers qui se sont lancés dans le milieu du poney car ils n’avaient pas forcément leur place dans celui des chevaux. Or, cela se ressent sur la préparation des poneys… Cavaliers, éleveurs, propriétaires ne devraient pas être aussi pressés. Bien sûr, avoir au travail des poneys engendre des frais conséquents, je comprends, mais voir en piste des poneys qui ne savent ni galoper ni tourner, me fait mal au cœur. Je pense que les paddocks devraient être aussi plus surveillés : sans mettre tout le monde dans le même panier bien sûr, voir des cavaliers casser la tête de leurs poneys me choque. Le circuit SHF reste un circuit de formation, ce n’est pas de la compétition. Les poneys que l’on vendra seront les bons, ceux qui sont bien dressés, montés dans la légèreté, sans la force, et utilisables par des enfants. Un poney qui a 14 sans-faute sur 14 à la force du poignet ne sera pas vendu pour autant. Il y a déjà de bons chefs de piste, de meilleurs obstacles, les éleveurs font des croisements très sympas. Il faut que les jeunes qui se lancent là-dedans se professionnalisent, et ça va venir ».