Retour à la liste d'articles Article du 02/05/2023
CSO

Lana Messina : « je vise toujours les championnats d’Europe »

Lana Messina s’est fait connaitre jeune au plus haut niveau poney avec sa ponette Atila de Talforest. Aujourd’hui, c’est aux rênes de l’excellent Kasper’s Ronaldo qu’elle arpente les plus gros concours poneys. A l’occasion du CSIOP de Compiègne, Poney As est parti à sa rencontre.
Lana Messina et Kasper’s Ronaldo – ph. Marine Delie
Cette année, Lana Messina a disputé deux Coupes des nations avec l’étalon Kasper’s Ronaldo – ph. Marine Delie

Présenté sur les épreuves jeunes poneys par Anastasia Hamon, puis valorisé par Romane Orhant sur les Grand Prix nationaux, il manquait à Kasper’s Ronaldo un pilote en âge de courir les épreuves internationales. D’où l’association avec Lana Messina : « de base ce n’était pas vraiment prévu que je récupère un poney car j’avais déjà Atila. Le propriétaire de Kasper (Laurent Dubois, ndlr) avait demandé à Olivier Bost s’il connaissait quelqu’un pour récupérer Kasper. Olivier a pensé à moi, donc on a commencé à échanger avec son propriétaire, il est venu à la maison et je l’ai essayé. Vu que ça s’est bien passé on a décidé de se lancer. Dès le départ l’objectif principal résidait dans les championnats d’Europe ». A l’occasion de la Super As de Jardy courue il y a quelques semaines, le sélectionneur de l’Equipe de France s’était d’ailleurs déclaré ravi de cette association et de la confiance accordée par le propriétaire du poney.

Pourtant, la construction du couple n’a pas été si facile que ça. « Au début ce n’était vraiment pas simple. Avec le départ d’Atila (désormais sous la selle de Jeanne Chambon et également de la partie lors du CSIOP de Compiègne, que Lana montait depuis plusieurs années, ndlr), j’ai mis un peu de temps avant de créer un nouveau lien avec un autre poney, donc au début c’était dur. Mais à partir de la Tournée des As de Deauville ça a commencé à vraiment aller mieux. Pour le moment je suis contente de notre évolution en voyant d’où nous étions partis et où on en est maintenant ».
La jeune amazone connait désormais mieux son poney, et peut se servir de l’expérience accumulée lors des saisons passées, avec Atila donc mais aussi sur le circuit Children. « Kasper est un poney très sensible, c’est une de ses qualités mais ça fait aussi partie de ses défauts, car ce n’est pas toujours simple à gérer, et il se décale à droite. Mais le fait qu’il soit sensible le rend aussi attachant. Il a également très envie de bien faire. Il est différent d’Atila car ils n’ont pas la même force et pas la même énergie : Kasper a plus de force, et Atila était beaucoup plus énergique. Mes premières expériences en CSIOP avec Atila, ainsi que mes premières Coupe des nations et officiels à cheval m’ont permis d’avoir un meilleur mental et de mieux gérer la pression ».

Pour résumer la réussite de la jeune cavalière au plus haut niveau, deux mots pourraient sûrement être utilisés : travail et complémentarité. Travail tout d’abord : « au quotidien je travaille avec ma maman, elle me coache (les parents de Lana tiennent le Centre Equestre d’Etables-sur-Mer dans les Côtes-d’Armor depuis 2013, ndlr). De temps en temps je vais chez Ludovic Leygue (ancien membre de l’équipe de France Senior, ndlr), avec qui je travaillais beaucoup à un moment mais comme il n’habite pas à côté de chez moi ce n’est plus très pratique, même si je continue d’aller chez lui de temps en temps ». Complémentarité ensuite, en se servant de son expérience à poney comme à cheval comme une force : « quand j’étais toute petite je ne faisais que du poney, mais à partir de mes 10 ans j’ai commencé à monter à cheval, donc j’ai un peu toujours été habituée à monter les deux en même temps. Ce n’est pas dur pour moi de faire le changement et de concilier les deux. De plus les poneys de haut niveau se montent de manière assez similaire aux chevaux ».

Lana Messina et Kasper’s Ronaldo – ph. Marine Delie
Lana Messina et Kasper’s Ronaldo – ph. Marine Delie

A la suite de bons résultats, c’est tout logiquement que le couple a pris la direction d’Opglabbeek pour le premier CSIOP de la saison. « Le concours en général s’est assez bien passé. Dans la première manche de la Coupe des nations j’ai fait un sans-faute. Dans la seconde ça a été un peu plus compliqué. L’équipe a fini à la dernière place ; c’est un peu un tout qui a fait qu’on a fini derniers. Ça fait partie des aléas du sport. Le samedi matin, Olivier Bost nous avait envoyé un message pour nous informer qu’on avait une réunion. On savait que c’était pour les cas de rhinopneumonie, on en avait un petit peu entendu parler. Lors de la réunion Olivier nous a expliqué la situation, en nous informant que ceux qui voulaient rester pour faire le Grand Prix pouvaient rester, mais que ceux qui voulaient partir pouvaient aussi le faire. Tous les français ont décidé de partir donc nous avons suivi le mouvement et on est rentrés. J’étais déçue de ne pas avoir couru le Grand Prix, mais c’était quand même un concours avec du positif ».
Même après plusieurs sélections en équipe de France, la fierté et l’émotion reste la même. « Concourir avec la veste bleue c’est toujours enrichissant. On est toujours content de faire partie de l’équipe de France. Ça fait partie des objectifs de la saison, donc forcément je suis toujours super contente quand je suis sélectionnée. C’est toujours une expérience incroyable. L’ambiance à Opglabbeek dans l’équipe était très bonne, on avait une bonne équipe, et on est amis avec ceux qui concouraient également en individuel donc c’était super ! »

Bis repetita ce week-end donc, avec l’un des points d’orgue de la saison à l’occasion de l’Officiel de France, à Compiègne cette année. « Le premier jour j’ai fait un sans-faute, super. Dans la Coupe des nations, j’ai fait 15 points sur le premier tour. Tout le début du parcours était assez bien mais je manquais de galop, du coup pour le double numéro 11, qui était assez massif, assez regardant, je manquais trop de galop et donc mon poney ne pouvait pas faire, c’était complètement de ma faute. Sur la seconde manche j’ai vraiment essayé de suivre les conseils d’Olivier et Bertrand (Poisson, son adjoint, ndlr) et de mettre beaucoup plus de galop : j’ai réussi à faire sans-faute. Malheureusement je suis éliminée dans le Grand Prix. Le début du tour était assez bien. Je fais une barre sur la sortie du triple. Je n’ai pas encore toutes les explications sur ce qu’il s’est passé ensuite, je pense qu’on s’est un peu déconnectés tous les deux, peut être que la barre nous a déstabilisé. Mon poney était quand même bien, même s’il était peut-être un peu fatigué. Ce qui est fait est fait : on va reprendre et on va retravailler tout ça pour revenir plus forts. D’habitude le CSIOP a lieu à Fontainebleau, mais cette année c’était à Compiègne et ça s’est bien passé : le site est très beau, les pistes étaient super bien, il n’y avait rien à redire. C’était super, le cadre était un peu inhabituel : sur la grande piste il y a un gué, des buttes, des arbres… La piste était assez originale ».

Lana Messina et Kasper’s Ronaldo – ph. Marine Delie
Lana Messina et Kasper’s Ronaldo au CSIOP de Compiègne – ph. Marine Delie

Le regard de Lana est donc définitivement tourné vers l’avenir, en quête de nouveaux bons résultats et de régularité pour conclure en beauté ses années poneys. « Pour la suite de la saison à poney, je vise toujours les championnats d’Europe. C’est pour ça qu’avec Kasper on va un peu reprendre pour arriver à y aller. Comme concours je vise logiquement les championnats de France en As Poney Elite Excellence. Je ne sais pas encore quels concours je vais faire d’ici là. A cheval pour le moment je n’ai pas trop d’objectifs, c’est vrai que cette année j’ai un peu mis les chevaux de côté pour me concentrer sur le circuit poney, mais j’aimerais commencer les 1,40 m. A la fin de cette année, j’aurais fini mes années poneys, donc il me restera mes chevaux (après avoir fait les Children avec Quactus du Leon, la jeune fille peut désormais également compter sur Anfère de la Fontaine, bien connue sur le circuit Juniors sur lequel elle a tourné avec Ilona Mezzadri notamment, ndlr). J’aimerais tourner sur 1,40 m – 1,45 m pour continuer à être dans les équipes de France juniors et jeunes cavaliers ; ce serait un de mes rêves ! Après mon baccalauréat, je ne pense pas travailler dans les chevaux, je voudrais être avocate, mais ce n’est pas encore fixé, je verrais bien où j’en suis à ce moment-là et j’aviserai ».

Marine Delie