Retour à la liste d'articles Article du 15/03/2013

Dispositif de soutien aux éleveurs pour le respect des règles sanitaires des reproducteurs mâles

La conquête du marché international par nos reproducteurs et produits issus de nos élevages implique que l’effectif équin respecte le standard sanitaire européen.
En 2012, la Fédération des Poneys et Petits Chevaux de France (FPPCF) a ainsi souhaité mettre en place une politique sanitaire commune rigoureuse des races qu’elle représente, afin d’assurer un bon état sanitaire de la filière au profit de tous ses acteurs (éleveurs, acheteurs, intervenants…). Face à la conjoncture, elle propose pour cette année 2013 un financement partiel des frais d’analyses laboratoires.

Quid du standard sanitaire ?
Le standard sanitaire européen a été mis en place pour garantir la santé des chevaux et la salubrité des semences équines lors des échanges ; le bon état sanitaire des étalons étant évidemment une composante essentielle de cette problématique.
Au niveau européen, la surveillance de trois maladies est ainsi visée : l’anémie infectieuse des équidés (AIE), l’artérite virale (AVE) et la métrite contagieuse des équidés (MCE).
La règlementation française de l’Insémination Artificielle (IA) contrôle également ces trois maladies pour la semence circulant sur le marché national, mais avec des tests moins poussés que lors d’échanges internationaux. En revanche, toujours pour l’AI, elle impose la vaccination contre la grippe équine et la rhinopneumonie. Dans le cadre de la monte naturelle et ce depuis la suppression de la réglementation sanitaire de la monte publique en 2006, le niveau de contrôle sanitaire des étalons et décidé par chaque association nationale de race (ANR). Ainsi, 22 race ont opté pour des exigences sanitaires allant parfois jusqu’au niveau équivalent au standard AI (niveau 4), tandis que 29 races n’imposent plus aucune obligation.

L’objectif de l’harmonisation des règles sanitaires vise à garantir l’absence de transmission de maladies équines lors de la monte, mais également à diminuer la prévalence de ces maladies dans la population équine, ce qui facilitera les échanges internationaux.
En ce sens, la FPPCF a créé un niveau d’exigences sanitaires intermédiaire, le niveau 3bis, qui comporte les dépistages de l’AIE, de l’AVE et de la MCE selon le protocole français allégé, mais également les vaccinations contre la grippe équine et la rhinopneumonie.

Le protocole 3bis
Ce protocole 3bis, légèrement inférieur au niveau requis pour l’IA (niveau 4), présente l’avantage d’un coût moindre sans pour autant perdre les garanties sanitaires visées.

Dépistage et vaccination des étalons – Introduction niveau 3b
Dépistage et vaccination des étalons – Introduction niveau 3b
Dépistage et vaccination des étalons – Introduction niveau 3b
Dépistage et vaccination des étalons – Introduction niveau 3b


Modalités de remboursement

Conscient du coût élevé des analyses en vue de respecter les règles sanitaires des niveaux 3bis, la FPPCF et le Fonds Eperon proposent un financement partiel des frais en 2013.

Dans un premier temps, grâce à un partenariat avec le laboratoire Franck Ducombe (lfd@calvados.fr), les étalons de races représentées par la Fédération bénéficieront d’un tarif préférentiel pour les analyses :
Tarifs préférentiels proposés par le laboratoire Franck DucombeAttention, afin de bénéficier de ces tarifs vous devrez
– obligatoirement passer par le laboratoire Franck Ducombe, et nul autre
– utiliser le formulaire suivant lors de votre demande « Demande d’analyse spécifique partenariat »

La Fédération financera ensuite tout ou partie des frais HT d’analyses effectués par le laboratoire Franck Ducombe :
–    100% des frais laboratoires HT si l’ANR dont dépend le propriétaire de l’étalon s’engage à valider le niveau sanitaire 3bis dans son stud-book d’ici 2014 ;
–     50% des frais laboratoires HT si l’ANR dont dépend le propriétaire de l’étalon ne s’engage pas à valider le niveau sanitaire 3bis dans son stud-book.

Attention cependant, en cas d’analyses dans plusieurs laboratoires, seules celles effectuées auprès du laboratoire Franck Ducombe pourront être remboursées et ce seulement si l’étalon a été testé globalement selon les critères exigés par le niveau 3bis ou 4 allégé (hors test de Coggins valable, dont l’éleveur devra attester).

Seuls les adhérents 2013 des ANR suivantes pourront prétendre à ce financement : Connemara (AFPC), Haflinger (AFH), Cheval Islandais (FFCI), Cheval de Mérens (Sherpa), New-Forest (AFPNF), Poney Français-de-Selle (ANPFS), Shetland (AFPS – GEPS), Welsh (AFPCW).

Afin de bénéficier du remboursement, le propriétaire de l’étalon devra remplir le formulaire suivant : Demande d’analyse spécifique partenariat. Il devra également y joindre les justificatifs de frais laboratoires et les transmettre à l’ANR dont il dépend avant le 31 juillet 2013.

Attention : les propriétaires d’étalons New-Forest ou issus de croisement New-Forest doivent impérativement se renseigner sur la myotonie congénitale auprès de l’AFPNF.

Les maladies ciblées par les règles sanitaires

– L’anémie infectieuse des équidés (AIE)
D’une dispersion mondiale, l’AIE est notamment diagnostiquée dans de nombreux états européens, notamment via des chevaux d’origine roumaine. Plusieurs cas français ont été constatés ces dernières années et un nombre très important de chevaux « contact » ont dû être testés dans le cadre des mesures réglementaires. En cas de foyer d’AIE, les établissements concernés subissent des pertes économiques fortes suite à la suspension forcée de leur activité. La semence des étalons infectés est contagieuse et l’infection intra-utérine est possible, quoique rare. Le dépistage préventif de l’AIE par test sérologique (test de Coggins) est peu coûteux et très fiable. Il est imposé tous les 3 ans et permet une veille de la maladie très satisfaisante.

– La métrite contagieuse équine (MCE)
La présence de cette maladie a régressé en France depuis le développement de l’IA et est aujourd’hui extrêmement faible. C’est principalement la race TF qui a été touchée, ceci expliquant le renforcement des obligations sanitaires de son stud-book. La métrite est une maladie dont la diffusion se fait principalement par la monte naturelle : suite à la contamination d’un étalon par une jument atteinte, celui-ci va contaminer tout son harem, ces dernières pouvant rester contagieuses plusieurs années. Le coût d’assainissement d’un foyer est ensuite considérable… Les éleveurs de race PS et AQPS qui pratiquent exclusivement la monte naturelle, procèdent ainsi de manière systématique au contrôle des étalons et juments avant la saillie. Le dépistage préventif des étalons par un écouvillonnage unique sur la fosse urétrale permet une veille efficace de la maladie à un coût modéré. Il doit être pratiqué tous les ans avant les premières saillies pour prendre des mesures rapidement si l’étalon se révèle positif.

-L’artérite virale équine (AVE)
L’épidémie qui a touché les races de trait et de sport en Normandie en 2007 a permis de faire progresser la connaissance épidémiologique de cette maladie. Les avortements, cas de mortalité de jeunes poulains et baisses de la fertilité ont entraînées des conséquences économiques modérées grâce à une prise en charge rapide de la maladie. A la suite de cette épidémie, une vague importante de dépistage a été réalisée sur les étalons en activité et ce suivi rapproché d’effectifs important a mis en avant la contamination à partir des porteurs excréteurs vers des étalons sains, sans doute par les litières ou sols contaminés par le virus. Il est donc avéré qu’un étalon porteur sain excréteur de virus dans le sperme est toujours porteur d’une souche potentiellement dangereuse à moyen terme et qu’il fait courir un risque autant aux juments qu’aux autres entiers de son environnement. Le protocole « allégé » de dépistage de l’AVE (simple vérification qu’un étalon séropositif n’est pas excréteur) permet de diminuer les coûts et les contraintes pour les étalons habitués à la monte naturelle et qui ne réalisent qu’un petit nombre de saillie par an. Jusqu’ici, aucun cas d’évolution du statut « séropositif non excréteur » n’a été annoncé, le teste allégé offre donc une garantie suffisante, à condition bien sûr d’être renouvelé tous les ans afin de vérifier la stabilité du statut. Un étalon excréteur verra bien sûr sa carrière de reproducteur remise en cause puisqu’il est soit retiré de la monte soit autorisé à saillir par son stud-book, mais avec des protocoles très stricts.

– La grippe équine
La vaccination contre cette maladie virale respiratoire et très contagieuse est obligatoire en France pour tous les rassemblements. La monte fait partie des situations où le risque de transmission est augmenté, et la vaccination des reproducteurs reste la meilleure prévention pour un coût modéré.

– La rhinopneumonie
Rien que sur le premier trimestre 2011, le RESPE a déclaré une quinzaine de foyers de rhinopneumonie, cette affection pouvant prendre une forme respiratoire, nerveuse ou abortive (cette maladie restant la principale cause d’avortement infectieux). L’efficacité de la vaccination n’est possible que si 80% des effectifs de chevaux de toutes les tranches d’âge sont vaccinés, la vaccination collective doit donc être envisagée.

Contacter la FPPCF : contact@poneys-france.fr