Retour à la liste d'articles Article du 27/03/2020

COVID-19. Claude Castex : « Il y a bien plus important que le travail des poneys en ce moment »

Alors que les cavaliers n’ont plus accès à leurs structures équestres depuis le 19 mars, le pays se prépare à un confinement prolongé dû à la propagation du Coronavirus. Comment les entraineurs gèrent-ils les poneys face à cette situation unique ? Nous avons posé la question à Claude Castex et Eric Scalabre, coachs de cavaliers de l’équipe de France de CSO.

Reconnaissance - ph. P. Bernuchon

« Il y a bien plus important que le travail des poneys en ce moment, des personnes meurent alors quelle peut bien être cette importance aujourd’hui ? » affirme clairement l’entraîneur de l’Académie Delaveau, Claude Castex, mais aussi de la tricolore Romane Orhant. « Puisque les cavaliers ne peuvent pas venir, nous sortons les chevaux pour éviter qu’ils aient des coliques avant tout » explique-t-il. Limiter le temps passé au box d’un équidé en lui permettant d’aller en pâture, au marcheur, d’être longé ou monté permet en effet de limiter ce risque : la marche stimule le transit intestinal du cheval. « Ce n’est plus une séance de travail qui est effectuée, mais le but est de les garder en forme ».

Claude Castex et Quabar des Monceaux aux championnats d'Europe de Millstreet - ph. Poney As
Claude Castex et Quabar des Monceaux aux championnats d’Europe de Millstreet – ph. Poney As

Alors qu’une majorité des cavaliers attendent la fin du confinement pour retrouver leurs équidés, une minorité est privilégiée et a des installations chez elle. « Nos poneys étaient prêts pour la saison alors je ne change pas leur travail aux écuries mis à part qu’ils ne vont pas en concours », précise Eric Scalabre, père et coach de Pauline et Thomas.      « Sligo est en pleine forme, il sait ce qu’il faut faire. Avec nos poneys, nous retravaillons les détails tels que la rivière, les enchaînements de cavalettis ou encore les combinaisons jusqu’à 1 mètre sans mettre de la hauteur » éclaire-t-il. « Pour ceux qui le peuvent » insiste Claude Castex, cette période peut également permettre de régler et peaufiner chaque détail n’ayant pas eu le temps d’être travaillé pendant la courte pause hivernale. « Maintenant, la saison ne s’arrête jamais avec des échéances environ tous les 15 jours, il n’y a aucun moment sans concours à préparer où nous pouvons mettre en place toutes sortes d’exercices », confie l’entraîneur de plusieurs cavaliers de Grand Prix de saut d’obstacles.

 

A Millstreet toujours : Eric Scalabre avec son fils Thomas et Sligo de Mormal - ph. Poney As
A Millstreet toujours : Eric Scalabre avec son fils Thomas et Sligo de Mormal – ph. Poney As

« La FFE est au courant de la situation », rappelle Éric Scalabre

Le déroulement du championnat de France et de ses qualifications suscitent de nombreuses interrogations. À ce jour, l’organisation du Generali Open de France est maintenue comme il a été indiqué dans un post Facebook. « La Fédération va faire en conséquence, je ne pense pas qu’il faut s’inquiéter » interpelle Éric Scalabre avant de reprendre : « la réelle question sera : à quel concours va-t-on pour préparer les championnats ? ». Pour les poneys ayant travaillé pendant le confinement, reprendre par une importante échéance en ayant fait un petit concours d’entraînement avant peut être envisagé d’après le Nordiste. Mais, selon lui « les cavaliers auront plus de mal à se remettre dans le bain ». Concernant les championnats d’Europe, « nous espérons qu’ils seront maintenus, mais les autres nations, aussi importantes soient elles dans ce championnat, sont dans le même cas que nous, confinées ».

Qu’en est-il des services extérieurs ?

Du côté de la Normandie, Claude Castex nous informe déferrer « tous les chevaux car les maréchaux ne se déplacent plus ». Éric Scalabre nous a raconté avoir dû aller chercher ses sacs d’alimentation en Belgique car son fournisseur l’a appelé en disant que « le chauffeur ne souhaitait pas prendre de risque de faire autant de route ».

Léa Tchilinguirian 

 
Période bien morose… Mais comme il est coutume de le dire :
« restez chez vous, prenez soin de vous et de vos proches ».