Clarissa Stickland : « le poney m’a tellement aidé ! »
Caroline Dufil chez les Jeunes Cavaliers, Hélène Le Gallais chez les U25 et Clarissa Stickland chez les Juniors : c’est le palmarès des derniers championnats de France Jeunes de Dressage, courus au Mans du 28 au 30 octobre. Si les épreuves n’ont été que très peu courues, elles ont tout de même mis à l’honneur « d’anciennes » du circuit poney, l’occasion pour Poney As de lancer sa nouvelle rubrique, « ça se passe à cheval ! ». Caroline avait effectivement évolué en Grand Prix avec Ivry de Montoux, Hélène avait représenté la France aux championnats d’Europe 2007 de Freudenberg avec Mirano des Etisses… tandis que la troisième faisait partie il y a quelques années à peine du team tricolore, associée à Diana. Un circuit formateur les poneys ? Nous avons receuilli les impressions (et les ambitions) de la récente championne de France Juniors, Clarissa.
Poney As : comment s’est passé ton championnat au Mans, où tu t’es imposée avec 70,789% de moyenne ?
Clarissa Stickland : au départ, je n’étais pas censée les courir à vrai dire. Nous étions déjà au Mans deux semaines plus tôt pour l’International, où je fais deux podiums. Nous avons enchaîné avec un stage fédéral qui s’est très bien passé et avons donc décidé de participer au championnat de France à la dernière minute. Le premier jour, je fais 2 ou 3 fautes que j’aurais pu éviter et termine 2e. J’étais plus déterminée le lendemain et je gagne la reprise, tout comme la Kür le troisième jour. A la différence des poneys, il n’y a pas de différence de coefficient entre les reprises.
PA : tu montes ton cheval de championnat, Don Bencedor van het Lisperhof, dit « Ben », depuis un an environ. Peux-tu nous parler de lui ?
CS : après que ma jument Lacoletta ait fait une tendinite, nous avons cherché un cheval et trouvé Ben aux écuries van Baalen (Ned), où je m’entraîne régulièrement. Mon grand-oncle, Pete May, l’a acheté et nous avons commencé à nous entraîner, ça a tout de suite collé entre nous. Auparavant, Ben faisait du para-dressage, ce n’est pas un cheval tape-à-l’oeil, ce n’est pas sur lui qu’on se retourne dans un paddock, mais il fait son travail très correctement. Il manque un peu de sang, ce qui m’oblige à monter un peu plus fort, mais ça me fait travailler différement et c’est tant mieux. Il a enfin un excellent pas, un point intéressant chez les Juniors où c’est coefficienté.
PA : que devient Lacoletta du coup ?
CS : elle est arrêtée et nous allons lui faire faire un poulain et prendre notre temps. Par la suite, elle devrait pouvoir refaire du sport… on espère !
PA : outre Ben, quels chevaux vont t’accompagner pour la suite, et pour quels objectifs ?
CS : je monte également une 7 ans née à la maison, Floresca. J’ai fait son travail après le débourrage, elle est un peu en retard dans l’entraînement par rapport à son âge mais elle commence à apprendre les mouvements des Juniors. Cette année je continuerai surtout à monter Ben : nous travaillons sur les mouvements Jeunes cavaliers mais continuerons en Juniors pour la saison à venir.
PA : comment concilies-tu l’école et l’équitation ?
CS : pas toujours facilement j’avoue (rires) ! Je suis dans l’année de mon bac, à l’Ecole Internationale de Genève où je suis scolarisée en anglais. Je n’ai pas spécialement d’horaires aménagés même si nous avons un emploi du temps un peu différent. En plus des cours, nous « devons » des services (je travaille donc dans un refuge animalier) et avons des obligations artistiques (pour ce poste je crée des RLM pour de petits cavaliers) et autres. Je fais également du hockey en plus de l’équitation.
PA : sais-tu déjà ce que tu souhaites faire plus tard ?
CS : pas exactement et cela devient problématique parce que je dois prendre certaines décisions en novembre… Je pense prendre une année pour passer mon BPJEPS, ensuite je suis attirée par la médecine neurologique, mais aussi par la gestion d’entreprise, il faut que j’y réfléchisse sérieusement.
PA : quels souvenirs conserves-tu de tes années à poney, où tu avais représenté la France jusqu’aux championnats d’Europe ?
CS : c’était formateur, cela m’a tellement aidé : comment se passe un International, l’importance de l’esprit d’équipe… La transition à cheval n’est pas si facile parce que les chevaux de Dressage ont quand même un gabarit différent et qu’on ajoute des mouvements qu’on n’a jamais abordé à poney. Et puis, même s’il fallait déjà travailler, c’était quand même plus détendu à poney !
PA : un dernier objectif pour clôturer 2016 ?
CS : je vois un peu plus loin, j’aimerais participer aux championnats d’Europe 2017 et j’ai peur que ce soit un peu compromis à cause de mes examens, je vais forcément louper des rendez-vous qui comptent pour la sélection, donc on verra bien !
Propos receuillis par Camille Kirmann
Photos : Horse Video et Camille Kirmann