Retour à la liste d'articles Article du 03/08/2017

Kaposvàr 2017 – Jade Fleur Calaque : « Une expérience formidable ! »

Avec discernement, maturité et passion, Jade Fleur Calaque classée 9e ex æquo de la finale individuelle de saut d’obstacles avec Ghost Rider se replonge dans ses championnats d’Europe. Interview.

Dans la première manche, Jade Fleur et Ghost Rider terminent avec 5 point de pénalités - ph. Pauline Bernuchon
Dans la première manche, Jade Fleur et Ghost Rider terminent avec 5 point de pénalités – ph. Pauline Bernuchon

Poney As : Jade, comment as-tu abordé et préparé ces championnats d’Europe ?
Jade Fleur Calaque : j’ai préparé mon poney normalement en faisant beaucoup d’extérieur. Avec mon coach Eric Muhr, nous n’avons pas changé son protocole de travail. De mon côté, j’ai essayé de ne pas stresser où me monter la tête. Il s’agissait de mes premiers et derniers championnats d’Europe alors j’avais vraiment pour objectif de bien faire, et surtout, d’être satisfaite de moi.

PA : quel est ton sentiment 3 jours après ton retour de Hongrie ?
JFC : je ne pensais pas me retrouver là ; c’était une expérience formidable ! Quand je suis arrivée chez Eric, il m’a dit « alors, l’objectif est d’aller aux championnats d’Europe ? », je lui répondu « d’accord, mais c’est un rêve qui ne deviendra jamais réalité ! ». Je n’ai pas fait tous les stages, ni Hagen ; je ne m’attendais pas à être sélectionnée. Nous avons vu une équipe se dessiner, elle a tenue jusqu’à il y a quelques mois… alors je pense à Rose et à Sara, ça me fait un peu de peine de penser que j’y étais et pas elles. Je pense aussi à tout le travail qui a été fait avec mon coach. L’investissement fut énorme. C’est une belle récompense.

PA : quel est ton analyse de tes parcours ?
JFC : quand j’ai su que je partais en numéro 1 sur le premier tour, sincèrement dans ma tête tout s’est effondré. J’ai vraiment beaucoup de mal à partir dans les 5 premiers et j’avais vraiment comme objectif de bien m’amuser et de faire un classement, et là pour moi, ce dossard était synonyme de défaite forcée. J’ai été déstabilisée. C’était le tour le moins intéressant, en sortie de virage tout venait très vite… J’ai un point de pénalité car je n’ai aucune information sur le temps et l’oxer sortie de virage où je fais ma barre, je ne l’ai pas protégé de la bonne manière. Mais je me suis ressaisie pour mes deux tours qui étaient proposés dans la Coupe des nations comme je l’ai fais à Lamotte. Ces deux parcours n’étaient pas spécialement gros et étaient assez techniques, les combinaisons étaient assez difficiles à aborder, mais Ghost à très bien sauté, il a été fantastique ! Je me suis beaucoup amusée. La finale était vraiment plus grosse que la Coupe des nations, le mur était énorme, pas forcément plus technique, très agréable à monter, il fallait monter très en confiance avec son poney. Ghost Rider les a déroulé facilement, il n’a pas forcé. Pour la deuxième manche, je savais qu’il fallait que je sois dans le temps pour essayer de décrocher une médaille. Je suis partie sur un bon galop : je fais faute sur un vertical en prenant une option, mon poney s’est un peu décalé et je n’étais pas tout à fait en face.

Dans la coupe des nations, ils boucleront un double sans-faute salué - ph. Pauline Bernuchon
Dans la coupe des nations, ils boucleront un double sans-faute salué – ph. Pauline Bernuchon

PA : lequel retiendras-tu ?
JFC : je retiens surtout mon double sans-faute dans la Coupe, il n’y en avait que 5 ou 6 ; c’est vraiment formidable de se dire qu’on a pu faire ce résultat là face aux meilleurs ! Finalement, ce qu’il y avait de plus dur dans les parcours c’était la carrière, très petite : elle aurait pu s’apparenter à une piste indoor. Ça change de notre immense carrière de Lamotte-Beuvron !

PA : qu’as-tu pensé de cette deuxième manche de la finale avec ce chronomètre très serré ?
JFC : le positif, c’est qu’il n’y allait pas avoir de barrage, le temps a écarté les concurrents et c’était bien pour les poneys car vu la chaleur, cela n’aurait pas été raisonnable je pense de les faire repartir sur un troisième tour. Le côté négatif, c’est qu’on ne peut pas mettre des poneys comme Ghost dans un galop trop soutenu, car on n’arrive plus à les avoir décontractés. Il faut vraiment des poneys qui soient à l’aise avec le fait d’aller vite, comme Tixylix, mais elle aussi à fait deux fautes… C’est un choix stratégique du chef de piste : il voulait voir si les cavaliers pouvaient monter des parcours différemment dans la journée et changer d’équitation tout en étant aussi performants.

La finale individuelle se boucle par un sans-faute et de nouveau 5 points - ph. Pauline Bernuchon
La finale individuelle se boucle par un sans-faute et de nouveau 5 points – ph. Pauline Bernuchon

PA : se confronter à une telle concurrence, comment l’as-tu vécue ?
JFC : c’est génial ! Je pense notamment à Kate Derwin qui gagne deux Grands Prix CSIOP, où les Néerlandaises, Tixylix qui est là depuis 10 ans, Harry Allen qui a un nom à porter. Se dire qu’on est arrivé au même niveau qu’eux et qu’on est en concurrence égale, c’est vraiment un rêve. Ca m’a boostée ! Ce sont des gens tout à fait normaux, très sympas. J’ai parlé avec les Néerlandaises, les Irlandais car j’ai mon autre coach qui entraine leur équipe (Jade Fleur monte une fois / mois avec lui, ndlr), avec la Suédoise qui se classe troisième… Ils ne se sentent pas plus forts que nous et restent simples.

PA : et l’ambiance au sein de l’équipe de France ?
JFC : bonne ! Je connaissais bien Camille et Valentine et un peu moins Léo et Charlotte. L’équipe était soudée et chacun avait envie que l’autre réussisse.

Le couple termine ses championnats d'Europe par une très sérieuse 9e place ex aequo - ph. Pauline Bernuchon
Le couple termine ses championnats d’Europe par une très sérieuse 9e place ex æquo – ph. Pauline Bernuchon

PA : quel est ton avenir équestre et celui de ton poney ?
JFC : je me sépare de mes deux autres poneys, mais Ghost Rider je le garde, ce n’est pas envisageable pour le moment de le vendre. Je vais continuer jusqu’à décembre les CSIP et Tournées des As. Ensuite, nous verrons bien ; je ne pense pas que les épreuves chevaux soient vraiment adaptées aux poneys. On va prospecter et essayer de trouver un cheval de Junior, nous verrons si on a une belle opportunité. On prendra le temps qu’il faudra.