Retour à la liste d'articles Article du 20/08/2014
CSO

A 31 ans, Rococo du Thuit tire sa révérence

Rococo, étalon bai brun, reconnaissable à ses beaux yeux de couleur noisette, est né en 1983 à l’élevage du Thuit chez Anne Hericher (27). Derrière lui, une belle et longue histoire. Avant de vous la relater, un petit rappel sur ses origines.

Rococo et Emilie Mémain au CSIP de Moulicent - ph. coll privée
Rococo et Emilie Mémain au CSIP de Moulicent – ph. coll privéeespace

Pedigree

Son père, Cove Commander – issu lui-même du chef de race Carna Bobby – compte dans sa production les étalons Jet de Ravary, Joker de l’Aulne, Quoboy du Thuit et Ream Boy du Thuit et de nombreux poneys de compétitions tels Baladin du Thuit (IPO 132), Blizar du Thuit (IPO 130) ou encore les propres frères de Rococo, Coveco du Thuit (IPO 143) et surtout Piccolo du Thuit (IPO 159), gratifié de deux participations aux championnats d’Europe de CSO et champion de France Grand Prix en 1993.

Rosbeg Rosie (par Shindilla), sa mère irlandaise, a produit exclusivement avec l’étalon Cove Commander. Ses vingt produits nés en France portent tous l’affixe « du Thuit » et sont donc des propres frères ou sœurs de Rococo. Parmi eux : Coveco et Piccolo déjà cités, mais aussi Janou (IPC 111), Faraud (IPO 111) et Diabolo (IPO 103).
Dans la descendance de Rosbeg Rosie, on trouve de plus la poulinière Alouette du Thuit, mère de Gameboy Chartrain (IPO 158 – ISO 123), ou encore Velvette du Thuit à l’origine de Mellody d’Aubraine (IPO 127), Noblesse d’Aubraine (IPO 138), Piccolo d’Aubraine (IPO 140) et de la ponette de Grand Prix Romane d’Aubraine (IPO 142).

Rosbeg Rosie, fille de la poulinière Helen’s Girlie, est une sœur utérine de Helen’s Bright Prospect, poulinière de l’élevage de Coiselet, puis de l’Aubier. Elle a notamment produit Ortie de Coiselet (Cashla Hero), mère de Tracy de Coiselet (IPO 135) et Chouke de l’Aubier, mère du poney de Grand Prix de CCE Kook de St Mamet (IPC 150 – IPO 146).
Sa troisième mère, Clifden Molly, a une fille répondant au nom de Gurtroomagh Molly. Cette dernière n’est autre que la mère de Bothar Na Speire, bien classé en Grand Prix de CCE au milieu des années 90 (IPC 132).

Rococo et Fabrice Chanoine lors de la finale tournante D1 Elite de 1997. Le couple terminera médaillé d'argent - ph. Pauline Bernuchon
Rococo et Fabrice Chanoine lors de la finale tournante D1 Elite de 1997. Le couple terminera médaillé d’argent – ph. Pauline Bernuchon

Rococo et Emilie Mémain lors des championnats de France Grand Prix Elite de CSO en 2000 - ph. Pauline Bernuchon
Rococo et Emilie Mémain lors des championnats de France Grand Prix Elite de CSO en 2000 – ph. Pauline Bernuchon

Carrière sportive

Foal, Rococo se blesse gravement dans des barbelés. Il débute néanmoins la compétition à 4 ans dans des épreuves chevaux… s’opérant à sauter lors de puissances, à cet âge précoce, bien des montagnes… ! Mais, sa cavalière se blesse et la carrière de l’étalon Connemara s’interrompt jusqu’à ses 10 ans. Laissé au pré, Madame Noëlle Chanoine (Elevage du Pic à Couzeix – 87) en fait l’acquisition avec son frère Ream Boy du Thuit également étalon. Sa carrière sportive démarre pour de bon, en D1P et concours chevaux en 1993 et 1994, année où il se classe 5e du Grand Prix du Mans. Les deux saisons suivantes, classés en CSIP et C2 chevaux, il termine 4e des championnats de France D1 Elite (IPO 140). En 1997, dans cette même série, Rococo et le fils de Noëlle Chanoine, Fabrice, terminent vice-champions de France dans la finale tournante, la première organisée à Lamotte-Beuvron, puis 6e des championnats de France Minimes 4e catégorie au Touquet (IPO 141 – ISO 119).

Rococo change ensuite de pilote. C’est Emilie Mémain qui prend le relais en 1998. Le couple se forme très rapidement et après quelques jours de travail ensemble, il décroche une 2e lors d’une épreuve du CSIP de Bourg-en-Bresse et se classe 13e du Grand Prix avant de remporter le Grand Prix international de Moulicent en étant le seul triple sans faute. Cette superbe saison est bouclée par une 7e place aux championnats de France Grand Prix Elite et une présélection pour les championnats d’Europe (IPO 142).
En 1999, le couple est vainqueur du Grand Prix du CSIP de Madrid, décroche de nombreux classements en Grand Prix nationaux et un 9e rang aux championnats de France Grand Prix Elite avec de nouveau une présélection pour l’échéance européenne.
En 2000, Rococo et Emilie se classent notamment 2e du Grand Prix de Saint-Etienne et 3e de celui de Saint-Lô. En 2001, à 18 ans, l’étalon est toujours performant en D1 Elite. Ce sera l’année de sa retraite sportive avec une belle cérémonie au Touquet en son hommage.

Rococo et Emilie Mémain au CSIP de Moulicent - ph. coll privée
Rococo et Emilie Mémain au CSIP de Moulicent – ph. coll privée
Rococo et Emilie Mémain aux championnats de France Grand Prix Elite - ph. coll privée
Rococo et Emilie Mémain aux championnats de France Grand Prix Elite – ph. coll privée

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Carrière de reproducteur

Outre sa carrière sportive assez originale, Rococo était physiquement atypique dans sa race et ne répondait pas aux critères du Stud-Book. Il se voit ajourner à plusieurs reprises lors des journées d’agréments… mais obtient enfin son approbation « facteur Pfs » avant même d’être approuvé dans sa propre race.

En tant que reproducteur, Rococo est le père de 177 produits (données SIRE) parmi lesquels 95 sont indicés en compétition Poneys : 52 au dessus de 110, 22 au dessus de 120 et 11 au dessus de 130.
Sixsont indicés à plus de 140 : Rose des Longs (IPO 144/13), Pilpoil de Molnaz (IPO 145/13), Okapi de Cabue (IPC 152/11), Oredza du Valay (IPO 142/11), Nahema du Lys (IPO 151/13) et Naiade des Arilles  (IPO 140/10).
Bon nombre d’entre eux ont évolué sur le circuit du cycle classique,  plusieurs ont été gratifiés d’une mention lors des finales et certains ont permis à leurs petits cavaliers de glaner une médaille lors des championnats de France de Lamotte-Beuvron.espace

Retraite de roi en Normandie !

Entre sorties au pré, un peu de travail et les saillies, Rococo était un retraité heureux au Haras de l’Arbalou de la famille Mémain, elle qui en avait fait son petit protégé. De Rococo, nous n’oublierons pas toute son histoire atypique, ses origines Connemara anciennes et intéressantes, ses perf’, sa longévité et cette « bouille ». Ce regard doux. Au revoir Roc !

Texte : Pauline Bernuchon
Photos : coll privée et Pauline Bernuchon