Finales SHF – Portrait de champion : Izzi de Fegrol

Achetée en début d’année par Rodrigue Desmoules, cavalier professionnel et dirigeant du Poney-Club de Trangy, puis revendue au marchand suisse Pierre Brahier, Izzi de Fegrol a fait bonne figure dans le championnat des 5 ans D femelles : une continuité de sa saison, conclue, avant l’échéance bellifontaine, par 8 parcours sans-faute sur 8 sous la selle de Sarah Desmoules et Laura Talbottier, cavalière des écuries de Trangy qui la présentait sur cette finale. L’alezane est une fille du Selle Français Helios de la Cour II, champion de France Pro Elite en 2010 et 2011 et de Woodrow Lily (par Willoway Double Gold), championne des poulinières suitées au National New Forest en 2017 (et mère, entre autres, de Fleur de Fegrol, sacrée championne des femelles de 2 ans sur ce même National).

« On m’avait conseillé cette ponette. Je l’ai achetée en février chez Florian Paoli et l’ai vendue à Monsieur Brahier. Nous travaillons ensemble et avons Izzi en collaboration. Elle est restée au travail jusqu’à la finale des 5 ans car elle avait besoin de s’endurcir un peu. Le but est de la commercialiser. Sarah [sa fille, ancienne cavalière de Grand Prix, associée notamment à Tutti Quanti Joyeuse*du Mystère, ndlr] l’a montée lors de ses quatre premiers parcours et Laura Talbottier a pris le relais. Elle n’a pas fait beaucoup de parcours, juste huit », explique Rodrigue Desmoules, bien plus habitué, avec son équipe, à suivre le circuit SHF chevaux. « Nous l’avons engagée sur des cycles classique Poneys organisés sur des concours SHF chevaux, à Roanne, L’Hôpital-le-Grand, Vichy…. On ne s’est pas déplacé que pour elle. Nous n’avons pas tout le temps des jeunes poneys à la valorisation, ils sont souvent vendus avant. Là, c’était l’occasion. J’avais dit à Monsieur Brahier au mois de juin que nous pouvions la mettre au pré et attendre tranquillement la prochaine saison. Il a souhaité la garder au travail et faire la finale. Si elle avait été à moi, nous l’aurions mise au pré et récupérée au travail en novembre. Son titre, c’est grâce à lui [rire] », poursuit-il.

Habilement menée par Laura Talbottier, Izzi de Fegrol est dotée d’un bon coup de saut et d’un potentiel laissant présager un avenir sur le circuit Poney. Ses qualités ? « Elle est courageuse, a du sang, mais elle est un peu rigide d’où le fait de la travailler davantage à la maison plutôt que sur les pistes. Elle n’avait rien fait à 4 ans, juste un ou deux parcours à 80 centimètres, mais elle a tout de suite été hyper concours et respectueuse, elle ne regarde rien. Le concours n’est pas trop un souci pour elle. Dans les moyens, Laura semble dire qu’elle se verrait bien courir les 7 ans plus tard. Elle a une bonne amplitude, un bon galop. Au début, elle ne se laissait pas trop faire en piste, mais avec le travail et le dressage, cela va beaucoup mieux ».
Pour l’équipe qui entoure Izzi, remporter la finale n’était pas une surprise : « elle n’a fait que des sans-faute, elle a des moyens, et nous savons qu’elle peut sauter beaucoup plus haut. Au modèle, elle est jolie, le style est bon… La surprise aurait été de faire 4 points ». Au Sologn’Pony, la championne pointait avec trois points de bonification tout comme ses deux challengers, Idéale de Gennes (même total de point, -0,958, classée 2^e sous la selle de Nellie Largerie) et Ingénue d’Hurl’Vent (3^e avec un total de -0,925, associée à Cassandre Campomenoso) également triple sans-faute. « Quinze jours avant la finale, Izzi a fait une Prépa chevaux à 1,05 m. Ça aurait été une déception si elle avait fait 4 points bien qu’une faute peut toujours arriver. Elle avait largement le niveau, surtout avec Laura qui ne laisse pas grand-chose au hasard à cheval ! », poursuit-il.

Pour ce professionnel du milieu, le site de Fontainebleau rime avec finales du cycle classique de saut d’obstacles. « Les finales des poneys étaient auparavant organisées à Fontainebleau. Pour moi, les jeunes chevaux et poneys doivent courir leur championnat ici  ; c’est une question de tradition de cavaliers. Le site est agréable, les pistes sont bonnes, c’est vraiment bien. Je ne suis venu que le samedi : j’ai trouvé  en revanche qu’il y avait moins de monde qu’à Lamotte-Beuvron. A mon avis, la finale des 7 ans devrait être organisée avec les jeunes poneys de 4, 5 et 6 ans à Fontainebleau, c’est la continuité. Il y aurait plus de public, je pense, avec cette finale et un peu plus d’épreuves fédérales Ponam. La vraie clientèle se bouge un peu plus pour les 7 ans et si elle n’a pas trouvé ou n’a pas le budget, elle se rabat sur un bon 6 ans ou un 5 ans ».