Finale SHF de Hunter : Pauline Henry, cavalière des champions Iam A Star d’Embets et Golden Star des Houx

Iam A Star d’Embets et Golden Star des Houx ont deux points communs : ils ont remporté le titre de champion de France de Hunter lors de la Grande Semaine de Fontainebleau et étaient montés par Pauline Henry. La cavalière, qui avait un très bon piquet de poneys sur la finale de saut d’obstacles par ailleurs, a répondu à nos questions.
Interview.

Poney As : Cavalière reconnue du circuit jeunes poneys de CSO, quand as-tu commencé le Hunter et que penses-tu de la discipline ?
Pauline Henry : Depuis 2020, c’est assez récent. J’avais un poney qui n’était pas tout à fait prêt pour la finale de CSO des 6 ans et qui correspondait bien à la discipline du Hunter. Il n’y avait pas de qualification cette année-là (année impactée par le Covid, ndlr). Nous avons terminé 2e. Je ne connaissais pas spécialement la discipline et j’ai trouvé ça très intéressant, très plaisant. On entend dire que les chevaux ou poneys de Hunter n’ont pas trop de moyens en CSO, or ce n’est pas toujours vrai. J’ai regardé les chevaux sur la finale de Hunter et il y en avait des très bons ! Je pense même que les enfants devraient commencer par cette discipline très formatrice. Ce serait génial que nous arrivions à la développer un peu plus en France car elle apprend à bien construire les poneys, à les dresser correctement. Je pense que je vais continuer tous les ans à engager mes poneys dans cette finale. Il ne faut pas beaucoup tourner pour se qualifier, les miens n’ont fait qu’un concours. La SHF incite les gens à la découvrir. Les gains ne sont pas encore sortis, mais l’année dernière par exemple, le champion des 6 ans avait reçu près de 1200 €. Mon poney avait été Excellent et j’avais reçu pas loin de 600 €. Le site de Fontainebleau est super chouette en plus. Il est très probable que Jungle, qui a gagné le championnat des mâles PFS de 3 ans, dispute le championnat, j’aurai également un 6 ans. Je trouve ça sympa, et il y a du commerce à faire.

P.A. : En évoquant le commerce, si le Hunter n’est pas développé en France, des acheteurs étrangers, et notamment des américains, sont à la recherche de ce type de poneys, dressés et stylés. Y avait-il de potentiels acheteurs à Fontainebleau ?
P. H. : Oui, bien sûr, il y a pas mal d’étrangers qui viennent à Fontainebleau regarder la discipline et il y a de la demande pour les poneys. En France, le Hunter n’est pas développé, or à l’étranger, les acheteurs mettent beaucoup d’argent pour ces poneys. Lors de la finale, des américains nous ont demandé Golden par exemple. J’ai des amis qui font du commerce de chevaux et poneys de Hunter avec les Etats-Unis et Iam les intéressait. On me l’a d’ailleurs redemandé à Fontainebleau.

P.A. : Peux-tu nous parler de la championne des 6 ans Golden Star des Houx ?
P. H. : Golden appartient à son éleveuse Marie Seveste. Elle est arrivée chez moi en juin. Mon premier concours avec elle fut un Hunter, il m’a permis de voir comment elle réagissait. Elle avait d’ailleurs déjà bien plu. Dans le look et le style, je me doutais qu’elle pourrait faire une bonne finale à Fontainebleau. C’est une ponette qui a fait la finale des 5 ans de CSO en 2021 avec une autre cavalière puis elle est retournée au pré. Marie me l’avait confiée au départ pour faire deux ou trois parcours dans l’idée de la préparer pour les 7 ans et en la remettant au travail, elle s’est très bien comportée. Elle a réalisé des sans-faute et on a continué. C’est une ponette qui est super gentille, hyper facile à travailler, elle veut toujours bien faire. J’ai trois grammes dans chaque main, rien dans les jambes, elle est hyper fine à monter et très sympa : je pense que c’est la ponette que tout le monde à envie d’avoir pour son enfant. Marie ne veut pas la vendre, elle souhaite garder cette souche à l’élevage. Je déménage à partir du 1er novembre et je serai à 5 minutes de chez elle, elle va me l’emmener plusieurs fois dans la semaine. Nous souhaitons lui faire faire le début de saison des 7 ans, c’est elle qui nous dira ce que l’on fait ensuite.

P.A. : Et Iam A Star d’Embets ?
P. H. : Je l’avais acheté l’hiver dernier à 40% avec Karen Malavergne, qui en avait 60%. Il était chez Mathieu Laisney à ce moment-là et appartenait toujours à son éleveuse Salomé Schmitt. Je l’ai sorti sur trois tours de Cycle Classique chevaux (deux sans-faute), puis sur le circuit des jeunes poneys de CSO et sur un parcours de Hunter (note de 16,5 et une première prime). C’est un poney qui a un caractère d’entier, un super galop, il est très respectueux et très beau. La petite chose qu’on peut lui reprocher, et c’est ce que les juges de Hunter m’ont dit, c’est le fait qu’il ne finisse pas toujours ses sauts. Dans les moyens, il est très sûr de lui. Il est super facile en piste et très droit. Nous l’avons vendu juste après le Sologn’Pony à une propriétaire de Julie Le Guern.

P.A. : Tu avais deux poneys de l’élevage de Salomé Schmitt à monter cette année, dont l’excellente Ghannan Embets Tilia (l’élevage Tilia est co-naisseur) très remarquée dans la finale des 6 ans de CSO, en auras-tu d’autres à préparer la saison prochaine ? Qu’est-il envisagé pour Ghannan en 2023 ?
P. H. : Salomé a commencé à me mettre au travail Ghannan et j’ai acheté Iam l’année dernière. Nous allons continuer à travailler ensemble, avec une Balou Star de 3 ans notamment. Ghannan est partie chez Myla Moulin Teste, elle devrait faire les 7 ans l’année prochaine avec elle. C’est une ponette assez sensible, qui a une vraie personnalité, mais elle a beaucoup de qualités. La petite Myla monte bien, j’espère que ça va fonctionner. La ponette a les moyens de sauter les belles épreuves en tout cas. Pour moi, elle peut sauter des parcours de championnats d’Europe !

P.A. : Tu évoquais précédemment un déménagement, peut-on te demander ou tu comptes t’installer ?
P. H. : Chez Guillaume Batillat, à côté de Liverdy. Cela fait 7 ans que je travaille mes chevaux avec lui et nous avons envie de créer une écurie avec des poneys de qualité à amener sur le circuit Poney et Hunter, dans l’idée de faire les 7 ans et plus. Guillaume fait également travailler l’une de mes grandes copines Gladys Secchiutti et on lui avait demandé s’il pouvait venir avec nous au Sologn’Pony (il a d’ailleurs monté le poney de sa sœur Good Boy du Prebas dans la finale des 6 ans D, ndlr). C’est là que l’idée s’est concrétisée. J’avais de très bons poneys cette année comme Galactée Cosmic (vice-championne des 6 ans) et Ghannan. Il s’est pris au jeu !

Retrouvez le portrait du champion des 5 ans ici.