Retour à la liste d'articles Article du 16/05/2022
CCE

Gilles Viricel : « le plus dur, ce n’est pas de gagner, c’est de continuer à gagner ! »

Après Romain Richomme (interview à retrouver dans l’édition numéro 15 du Magazine), c’est au tour de Gilles Viricel, nouveau sélectionneur de l’équipe de France Poney de CCE depuis février, de se prêter au jeu de l’interview sur Poney As à l’occasion de la Super As de Jardy.

Rencontre avec le nouveau sélectionneur de l’équipe de France Poneys de CCE : Gilles Viricel – ph. Marine Delie
Rencontre avec le nouveau sélectionneur de l’équipe de France Poney de CCE : Gilles Viricel – ph. Marine Delie

Pour ceux qui ne savent pas qui est le nouveau sélectionneur, Gilles Viricel s’est fait connaître en tant que cavalier international : « j’étais militaire à Fontainebleau (CSEM). J’ai monté de 1990 à 2015, du plus petit niveau jusqu’au plus haut niveau ! J’ai fait trois championnats d’Europe [avec notamment une médaille d’argent en 2005, ndlr], les championnats du Monde, j’ai été remplaçant aux Jeux de Sydney, j’ai eu la chance de faire deux fois Badminton et Burghley, avec un cheval qui m’a permis d’être classé deux fois dans ces concours ».
Fort de ces expériences, le cavalier est ensuite passé au coaching privé, récoltant alors de nouveaux succès par le biais de ses élèves : « j’ai fait du coaching privé après avoir quitté l’armée en 2015. J’ai une cavalière qui a fait les championnats de France en CSO en ayant été championne de France (1,30 – 1,35 m). J’avais aussi pas mal de cavaliers à poney, en CSO un peu, puis à cheval. J’ai donné des cours à une cavalière qui montait en Grand Prix de CSO à poney, mais pas de Complet, je ne connaissais pas du tout le milieu du Complet poney ! ».

On le voit donc bien, il était au départ assez éloigné de l’équipe de France Poney de CCE. Et pourtant, les choses se sont rapidement mises en place. « J’ai appris à connaître le groupe grâce à mon adjoint, Romain Richomme. Quand Michel Asseray m’a demandé si le poste m’intéressait, je connaissais bien le staff des Seniors (Thierry Touzaint, Michel Asseray…) donc j’ai dit que ça pouvait m’intéresser. Je ne connaissais pas Romain, mais c’est lui qui m’a introduit dans le groupe. Pour l’instant ça se passe très bien ». La complémentarité de ce binôme, Gilles Viricel – Romain Richomme, déjà présentée comme essentiel par ce dernier, se confirme donc ici. Romain est en effet présent sur le circuit de CCE Poney depuis de nombreuses années, et connaît donc bien les cavaliers ainsi que les petites montures. Il peut alors renseigner Gilles à propos des années précédentes, celui-ci emmenant ensuite sa « patte » et ses connaissances techniques.

Gilles Viricel - ph. Marine Delie
Gilles Viricel lors de la Super As de Jardy, le week-end dernier – ph. Marine Delie

Une fois les présentations et l’intégration faite, l’aspect sportif revient vite dans les esprits ! Cette année encore, le groupe est dense, avec beaucoup de qualités intrinsèques ; il salue par la même le travail de son prédécesseur « Il y a un bon niveau. J’arrive avec un super héritage d’Emmanuel Quittet, il a fait un super boulot depuis 30 ans, en gagnant tout ! Il y a un bon niveau cette année, l’équipe est en 2021 médaillée d’or par équipe et en individuel ».
La continuité se trouve aussi dans la recherche permanente de nouveaux cavaliers pour alimenter le vivier de jeunes cavaliers talentueux : « La problématique du poney, c’est que les enfants arrêtent de tourner à 16 ans, et donc il faut trouver chaque fois un réservoir ». Ainsi, tous les couples du Grand Prix sont regardés de près au cours de la saison, tandis que le sélectionneur et son adjoint gardent également un œil très attentif sur ceux évoluant en As poney 1.
Emmanuel Quittet le soulignait déjà en novembre à l’occasion de la Super As de Fontainebleau : trois cavaliers du voyage en Pologne en 2021 ont encore l’âge cette année (Maé Rinaldi, Zoé Ballot, Ambroise Maindru). Mais les expériences passées ont montré que la réussite d’une année ne garantit pas celle de l’édition suivante, et qu’il faut donc continuer de travailler d’arrache-pied pour continuer sur cette lancée. Gilles Viricel partage ce point de vue : « C’est comme à cheval : le plus dur ce n’est pas de gagner, c’est de continuer à gagner ! Cette année, j’ai un très bon groupe, donc on verra comment ça va se passer ! »

Gilles Viricel - ph. Marine Delie
Gilles Viricel sur la reconnaissance du parcours de saut d’obstacles de Jardy. Derrière lui, son adjoint Romain Richomme – ph. Marine Delie

Ainsi, la nouvelle équipe ne compte absolument pas faire table rase du passé : « Cette année, avec Romain, on est sur l’héritage d’Emmanuel Quittet qui a mis un super circuit en place, donc on observe, on regarde, et puis après on essaiera de mettre un peu notre « patte », mais on ne va pas changer quelque chose qui gagne. L’équitation reste la même pour tout le monde, j’essaie de faire une équitation qui ressemble à ce qui se passait avant, à ce que faisait Emmanuel Quittet, pour aider les enfants quand ils passent à cheval, surtout que le Grand Prix Poney est déjà d’un bon niveau ! ».
L’aspect relationnel est également très important en vue des performances sportives, au sein du groupe Poney mais aussi et plus généralement avec le reste du circuit Jeunes : « j’ai fait le premier stage à Lamotte-Beuvron en février, juste quand je venais de prendre le poste. J’ai travaillé avec Pascal Farabosco qui s’occupe des Juniors et des Jeunes Cavaliers, donc on a pu se mélanger. Après, j’ai un bon DTN : Michel Asseray s’occupe beaucoup de tout ce qui est organisation, préparation mentale, le sport… Il passe très bien avec les parents, donc on est une super équipe ! »
Les premiers concours (Cornillon Confoux, Mâcon, Pompadour ainsi que l’international de Radolfzell en Allemagne) qu’a pu observer le sélectionneur confirment cette bonne dynamique : « Les derniers concours n’étaient pas faciles ! Je remarque une super organisation de toutes les TDA en France, surtout que ce n’est pas facile, il faut assurer la sécurité… Il y a des Grands Prix qui sont plus ou moins difficiles, après les gens le savent. On va essayer de faire une continuité là-dessus. Il y a aussi un bon groupe de parents, alors que ce n’est pas toujours facile de gérer les enfants, les parents et les coachs (rires). En ce qui me concerne, je suis plutôt sélectionneur qu’entraîneur donc j’essaye de travailler beaucoup avec toutes les parties. Pour l’instant, je suis très content de ce début d’année ! ».

Espérons donc que cela continue ainsi ! Les prochaines échéances de Tours Mettray et bien sûr les championnats de France à Lamotte-Beuvron s’annoncent décisives en vue des championnats d’Europe.

Marine Delie