Retour à la liste d'articles Article du 04/09/2020

CSIOP de Fontainebleau : En aparté avec Arnaud Richou, chef de piste…

Le week-end dernier se tenait le CSIOP de Fontainebleau, organisé sur le Grand Parquet lors du Classic Summer Tour 2 Grand Prix Events. C’est à Arnaud Richou qu’a été confié la tâche de dessiner et de monter les parcours proposés aux cavaliers à poney sur la mythique piste bellifontaine.

Arnaud Richou, chef de piste international level 2, bien connu des cavaliers à cheval comme à poney – ph. coll. privée
Arnaud Richou, chef de piste international level 2, bien connu des cavaliers à cheval comme à poney – ph. coll. privée

Arnaud Richou est chef de piste international level 2, bien connu des cavaliers à cheval comme à poney : il trace régulièrement lors des Tournées des As de Barbizon, d’Ozoir la Ferrière, de Reims… Il était le chef de piste des épreuves As sur le terrain d’honneur de l’Open de France en 2019 et assiste depuis trois ans Jean-Paul Lepetit lors du CSIOP du BIP. Installé dans ses écuries, Le Jumping Club de Bois-le-Roi, non loin de Fontainebleau, il connait très bien le Grand Parquet. Nous avons pu le rencontrer chez lui et il a accepté de nous partager ses impressions et son expérience.

Le terrain du Grand Parquet a la réputation d’être une piste difficile et Arnaud nous le confirme : « de par sa taille, son dénivelé et son revêtement en herbe, c’est une piste qui reste délicate », nous confie le chef de piste. « Ses caractéristiques nous obligent à adapter les distances dans les lignes et les combinaisons en tenant compte de la pente, nous veillons par exemple à ne pas construire d’oxer trop large dans les montées et inversement, pas de vertical sec dans les descentes. En règle générale, nous évitons les obstacles creux et utilisons des barres de pied ou des soubassements pour garnir les obstacles et aider les poneys à bien sauter ». L’herbe accrochant moins bien que le sable, Arnaud précise qu’il ne « trace jamais de virage court afin que les poneys ne dérapent pas ni ne se couchent dans les courbes et ce, malgré l’utilisation des crampons ». Il souligne enfin la grande qualité du sol, entretenu et préparé en amont par l’équipe technique du Grand Parquet : « le terrain était parfait ».
Pour ce concours international, le chef de piste n’a reçu aucune directive et a donc eu carte blanche pour construire ses parcours.

Cependant, le faible nombre d’équipes engagées ne lui a pas permis de proposer de parcours trop sélectifs pour la Coupe des Nations : « la difficulté quand il y a peu de partants est de trouver un juste milieu pour qu’il y ait du beau sport mais sans trop de complications, pour avoir un podium avec 4 équipes au départ, et éviter les scores lourds ».
Par ailleurs, en raison de la longue interruption des concours liée à l’épidémie de Covid-19, les cavaliers n’ont que très peu tourné cette année et le chef de piste avoue qu’il manquait un peu de recul sur cette saison un peu particulière : « je les ai découverts pour la plupart sur le parcours de la veille, ce qui n’est pas suffisant pour bien évaluer le niveau du groupe. Ce fut plus facile de construire le Grand Prix individuel puisque je les avais vu en piste les deux jours précédents. Les parcours se sont bien déroulés et les poneys ont bien sauté, je suis satisfait ».

Arnaud Richou souligne la grande qualité du sol ce week-end, entretenu et préparé en amont par l’équipe technique du Grand Parquet : « le terrain était parfait », confie-t-il. Ici le Belge Seppe Wouters associé à Kandide Van Seven Oaks, 3e du GP du CSIOP – ph. Poney As
Arnaud Richou souligne la grande qualité du sol ce week-end, entretenu et préparé en amont par l’équipe technique du Grand Parquet : « le terrain était parfait », confie-t-il.
Ici le Belge Seppe Wouters associé à Kandide Van Seven Oaks, 3e du GP du CSIOP – ph. Poney As

Arnaud Richou traçait également les pistes pour les épreuves chevaux U25 du CSI (épreuves réservées aux cavaliers de 16 à 25 ans, de niveau 125 jusque 145). L’occasion pour nous de lui demander s’il appréhende différemment la construction de ses parcours pour les chevaux et les poneys : « à ce niveau, pour moi, il y a peu de différence mis à part que je tiens compte de l’âge des cavaliers (en international poneys, les cavaliers ont moins de 16 ans), mais les difficultés techniques sont très proches. La qualité des poneys a beaucoup évolué ces dernières années et ils ont gagné en amplitude. Nous traçons les parcours des poneys à l’image de ceux des chevaux : en avançant pour privilégier des parcours fluides et apprendre aux cavaliers à rééquilibrer dans le mouvement en avant. Les distances dans les lignes et les combinaisons ont été adaptées à cette évolution mais nous devons toujours garder à l’esprit que ce sont des poneys. Par ailleurs, le temps accordé en piste a été revu à la baisse ces dernières années. Il est donc devenu une difficulté technique à part entière à prendre en compte dans la mesure où les cavaliers ne peuvent plus prendre autant de temps en piste pour travailler leur galop ni pour élargir leurs courbes. »
« A cheval comme à poney, nous sommes arrivés à un stade où nous ne pouvons plus monter les barres ». Donc réaliser un parcours sans pénalité dans un temps imposé devenu plus court permet de départager les cavaliers tout en préservant l’intégrité physique de leur monture.

Pour finir cet entretien, Arnaud Richou confie : « l’équitation à poney a énormément progressé et la qualité de formation des cavaliers s’est améliorée. Les bons cavaliers à poney sont tout à fait capables de monter ensuite à cheval sur de belles épreuves. Ils étaient d’ailleurs nombreux ce week-end à monter sur les deux circuits, passant d’une piste à poney à une piste à cheval. Pour moi, l’équitation à poney est la même que l’équitation à cheval ».

Propos recueillis par Sandrine Febvet