Retour à la liste d'articles Article du 17/07/2018

Océane Deambrosis Larcher, championne de Pony-Games !

Océane et Otto - ph. coll. privée famille Deambrosis Larcher
Océane et Otto – ph. coll. privée famille Deambrosis Larcher

Dans le Mag Poney As n°8, vous avez sans doute pu découvrir (ou redécouvrir pour les amateurs de la discipline) Océane Deambrosis Larcher, championne de Pony-Games (PG). Lola, notre ancienne stagiaire, était partie à la rencontre de cette joueuse et cavalière expérimentée au palmarès plus qu’impressionnant, puisqu’elle cumule déjà 6 sélections consécutives en équipe de France de 2013 à 2018, et de nombreuses médailles.

Extrait de son palmarès :
– 3 médailles au championnat de France par équipes (avec son équipe Horse Spirit) : 2 en or en 2012 et 2017 et 1 argent en 2016
– 2 médailles au championnat de France en paire (avec sa paire Horse Spirit) : 1 en or en 2018 et 1 en argent en 2014
– 4 médailles au championnat d’Europe par équipes avec l’équipe de France : 1 en argent en 2016, 3 en bronze en 2013, 2014 et 2015
– 1 médaille au championnat du Monde en Paire : bronze en 2016

 

Océane à découvert le Pony-Games aux écuries de la Geffardière (79) en 2009, grâce à Émilie Prudhomme qui est aujourd’hui sa coach sur les concours régionaux. Océane est également entrainée par Farice Vedis pour les championnats de France et les concours internationaux, hors équipe de France.

Océane et Matic Rooster à Corné - ph. coll. privée famille Deambrosis Larcher
Océane et Matic Rooster à Corné – ph. coll. privée famille Deambrosis Larcher

Poney As : Qu’est-ce-qui te plaît particulièrement dans cette discipline ?
Océane Deambrosis Larcher : Ce qui me plaît dans le PG c’est avant tout l’esprit et la cohésion d’équipe, sans oublier l’ambiance unique que procure le public. Au PG l’enjeu est sans cesse présent, contrairement à d’autres disciplines, les fautes peuvent se rattraper et la partie n’est jamais perdue. Les jeux de PG sont très ludiques et demandent beaucoup de précision de la part du cavalier, mais également du poney. J’aime également le travail technique de dressage du poney au préalable, qui est énorme.

PA : Quelles sont les qualités que tu recherches chez un bon poney de PG et comment se déroule ton entraînement de championne ?
ODL : Tout d’abord, je recherche des poneys rapides, faciles d’engagement, avec de la souplesse, mais surtout à l’écoute et avec un esprit de joueur. Mes entraînements se déroulent en grande partie sur le dressage pur du poney (travail sur le plat), et l’écoute des ordres à la voix. Je m’entraîne beaucoup sur les jeux en indiv’, afin d’être capable d’effectuer tous les gestes techniques du PG. Je mets également en place des exercices très complexes pour travailler la rapidité de mes gestes. Je m’entraîne 8 heures par semaine pour mes 2 poneys de PG (Océane est également cavalière de CSO), en cours particuliers principalement. Sans oublier de les sortir en extérieur, en balade en forêt par exemple dès que j’en ai l’occasion, comme pendant les vacances. Si je trouve autant le temps de m’entraîner, c’est parce que j’ai des horaires aménagées au lycée.

Océane et Otto au championnat d'Europe 2016 - ph. coll. privée
Océane et Otto au championnat d’Europe 2016 – ph. coll. privée

PA : Quels sont les 3 moments de PG les plus incroyables que tu ais vécus ?
ODL : Sans aucun doute, ma troisième place aux championnats du Monde en Paire à Vallensbæk au Danemark en 2016, car il s’agit de ma première médaille en championnat du monde. Nous avons joué aux côtés de très bons adversaires, contre qui nous avons vraiment dû nous battre. Nos poneys, avec qui nous revenions tout juste des championnats d’Europe, ont fait preuve d’une grande générosité et ont tout donné jusqu’au bout dans ces championnats.
Le deuxième moment le plus incroyable que j’ai vécu date des championnats d’Europe en équipe à Dublin en Irlande en 2013 avec mon Shetland Pegase (mon premier poney de PG), puisque j’y ai remporté ma première médaille européenne. Ce championnat était aussi pour moi, l’année de découvertes incroyables ! En effet le site était extraordinaire, le terrain était super et c’est sans parler de l’ambiance. Mes yeux étaient remplis d’étoiles, j’étais tellement émerveillée par ce monde que je découvrais que je n’avais aucune appréhension. C’est le championnat qui a tout déclenché, ma grande passion pour le PG et ma mise en place dans le haut niveau. En l’espace de quelques mois, je suis passée de cavalière de club qui connaissait presque rien au PG à médaillée européenne et ce fut incroyable !
Et enfin un moment fabuleux que j’ai vécu l’année dernière lors de la finale des Championnats de France par équipes au Generali Open de France, que nous avons gagné avec mon équipe, mais à la suite d’un match un peu particulier. Le podium s’est joué à un point de différence entre chaque équipe qui le composait (Le Peillard et CBE). Le match était très serré et le classement de tête changeait sans cesse. Lors de l’annonce des résultats tout le monde était en larmes, notre coach, les supporters… Malgré la tension du match, la bonne ambiance est toujours restée car nous nous apprécions tous hors du terrain… bien qu’on ne se soit pas fait de cadeaux durant cette finale épique !

Océane et Otto - ph. coll. privée
Océane et Otto – ph. coll. privée

PA : Quels sont tes objectifs sportifs pour la fin de saison 2018, et pour la suite ?
ODL  : Cette année je participe aux championnats d’Europe et du Monde par équipes au sein de l’équipe de France avec mon poney Mega Power. Je vais également sortir pour la première fois à très haut niveau Matic Rooster, mon second poney lors des championnats du Monde en Indiv’. J’ai bien évidemment des objectifs de médailles !
Pour la suite, je souhaite continuer d’évoluer à très haut niveau et à participer à de nombreuses compétitions nationales et internationales. Mais pour le respect de mes poneys je souhaite passer Matic en second poney de tête, au côté de Mega, afin de les préserver. Mon objectif reste quand même de continuer à être sélectionnée en équipe de France avec mes 2 poneys.

PA  : As-tu un rituel particulier avant un match important ou une grosse finale ?
ODL : Mon moment se déroule plutôt avec mon équipe, j’aime bien que l’on se parle, de nos inquiétudes ou d’autres choses. Mais avant tout, on rigole ensemble afin de ne pas rentrer stressés sur le terrain. On se détend ensemble. Notre coach, Fabris Vedis, vient pour nous booster. Surtout, nous sellons nos poneys tous ensemble. Avant tout, je regarde comment va l’équipe, s’il y a un coéquipier qui n’est pas très bien, on fait tous au mieux pour l’aider afin de passer un bon match. Lorsque nous allons faire marcher nos poneys, nous y allons aussi toujours tous ensemble, je me sens plus à l’aise en équipe que seule.

Océane et Mega - Paires de Bel Air en 2017 - ph. coll. privée
Océane et Mega – Paires de Bel Air en 2017 – ph. coll. privée

PA : Tu es propriétaire de tes anciens poneys de Pony-Games, avec qui tu as remporté de nombreuses médailles, Nayba et Otto, qu’en as-tu fais ?
ODL : Nayba est tout juste vendue à un cavalier de PG (qui vient d’être sélectionné en équipe de France avec), et Otto est en location avec un cavalier de l’équipe de France également car ces poneys adorent le jeu et je souhaite qu’ils continuent de concourir à haut niveau. Je ne vendrais jamais Otto, car c’est pour moi un poney particulier, par rapport aux nombreuses compétitions et victoires que j’ai vécues avec lui, à ce qu’il m’a apporté, mais aussi à cause du lien très fort que nous avons tissé tous les deux. C’était un poney qui avait peur de l’homme et j’ai passé énormément de temps à le désensibiliser, ce qui nous a permis de tisser un lien de confiance très fort.

PA : Malgré sa grande taille (1,50 m), tu sembles t’être bien habituée à ton poney actuel, Matic Rooster, peux-tu nous parler un petit peu de lui et de tes objectifs ?
ODL : J’ai effectivement mis du temps à m’adapter à la taille et au gabarit de Matic, notamment dans la gestion de mes gestes techniques. Malgré une année de transition avec Etoile (que j’ai montée durant une saison), le passage entre Otto (1,30 m) et Matic m’a demandé un temps d’adaptation. De plus j’ai commencé à dresser Matic lorsque mon poney de tête était encore Otto… Aujourd’hui je monte Mega, qui correspond plus au gabarit de Matic, et me suis très bien habituée à la hauteur et à l’amplitude de ces poneys.
De même qu’Otto, Matic est aussi très particulier pour moi, car nous sommes allé le chercher dans un élevage de Quarters dans lequel il était très soumis. J’ai donc dû lui donner confiance en l’homme, ce qui a tissé une très grande complicité entre nous. Par exemple, il n’y a que moi qui puisse lui toucher les oreilles. Au-delà de cette complicité, je lui ai appris le dressage français, puis le Pony-Games, le tout en 3 ans. J’ai voulu prendre mon temps avec lui, il a un très gros potentiel auquel j’ai voulu faire attention.

Océane (Otto) et sa coéquipière Laura Pulice au championnat d'Europe de 2016
Océane (Otto) et sa coéquipière Laura Pulice au championnat d’Europe de 2016

PA : La “famille” du Pony-Games semble être une communauté très soudée, peux-tu nous en dire un peu plus ?
ODL  : Effectivement, sans supporters, le PG ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. A chaque fois que je me rends sur une compétition, quelle qu’elle soit, je ressens l’ambiance un peu “magique”, l’engouement des supporters et l’entraide de la famille du PG, hors et dans le terrain, sans lesquels je ne suis pas sûr de continuer à pratiquer cette discipline. Cette “ambiance PG” fait partie à part entière de ce sport, elle me motive et me porte à chaque compétition.
Mais l’avantage des supporters de PG, c’est qu’il y a toujours beaucoup de respect et de bienveillance. Il m’est arrivé de ne pas faire un très beau match, et des personnes sont venues me voir à la sortie du terrain pour me soutenir. Au PG, c’est même devenu une habitude d’aller voir les copains à la sortie du terrain pour les féliciter, les soutenir, les rassurer et reparler du match toujours avec bienveillance.
On respecte le niveau de chacun. Quand on ne joue pas, qu’on ne place pas le matériel, ou qu’on ne juge pas (au PG ce sont les joueurs, qui lorsqu’ils ne jouent pas, installent les jeux et jugent les autres matchs. Un très bel exemple d’investissement), on va toujours sur le bord du terrain pour encourager les autres équipes !