Retour à la liste d'articles Article du 04/07/2018

Léane Desmeure : « Je me sens prête pour les championnats ! »

A trois jours des championnats de France Poneys de Lamotte-Beuvron, partons à la rencontre d’une cavalière de l’équipe de France de CSO : Léane Desmeure. Détentrice de deux victoires en Coupe des nations cette saison avec Twinkle Toes Aluinn (BIP et Gorla Minore) et d’un succès dans le Grand Prix du CSIP de Barbizon, la cavalière de 16 ans nous raconte ses débuts, sa belle saison avec son poney de tête et sa jeune et prometteuse Aronie la Meulerie, son travail quotidien dans les installations familiales du Centre Hippique des Alpes et ses objectifs.

L'équipe de France victorieuse de la Coupe des nations 2018. Léane est aux côtés d'Ilona, Romane et Louna - ph. Poney As
L’équipe de France victorieuse de la Coupe des nations 2018. Léane est aux côtés d’Ilona, Romane et Louna – ph. Poney As

Après Romane Orhant (Magazine Poney As n°7) et Léane Desmeure, vous découvrirez Louna Garo et Ilona Mezzadri, les deux autres cavalières lauréates de la Coupe des nations de Fontainebleau, dans le prochain Magazine Poney As. Allez vite vous le procurer au Generali Open de France !

PRESENTATION

« Petite, je passais des heures sur la porte du manège à regarder »

Première Coupe des nations de Léane : Fontainebleau. Ici à la reconnaissance - ph. Poney As
Première Coupe des nations de Léane : Fontainebleau. Ici à la reconnaissance – ph. Poney As

Poney As : Léane, peux-tu te présenter et nous dire depuis quand montes-tu à poney ?
Léane Desmeure : J’ai eu 16 ans au mois de juin. J’habite au Centre Hippique des Alpes à St Ismier dans l’Isère à 10 minutes de Grenoble et à l’orée du bois Français. Je suis scolarisée en classe de seconde au lycée du Grésivaudan. Cela a été un peu compliqué pour moi car même dans une classe avec des horaires aménagés, j’ai souvent été absente pour partir en concours soit le jeudi soir soit le vendredi à midi. L’année prochaine, je vais suivre mes études à distance grâce au CNED afin de concilier mes études, le travail de mes chevaux et les concours.
J’ai appris à monter à l’age de 3 ans. A l’époque, nous habitions à Crest (dans la Drôme) dans le centre équestre que mes parents louaient. Ma chambre donnait sur les écuries et je pouvais voir le box de ma ponette depuis ma fenêtre. J’ai tout de suite été passionnée par les cours que Marie, la monitrice de l’époque donnait. Je passais des heures sur la porte du manège à regarder. Puis mes parents m’ont acheté Fanny, une ponette Shetland grise et j’ai commencé les concours en P4 avec elle. Je montais plusieurs shetland par semaine et prenait des cours avec mon père.

PA: Ton papa dirige le Centre Hippique des Alpes, peux-tu nous parler de cette structure familiale ?
LD : C’est un centre Equestre qui est composé de 5 associés et 5 salariés. Nous avons environ 580 membres avec une grosse école d’équitation de chevaux et poneys. La structure se compose de 2 grandes carrières et 2 manèges avec environ 100 boxes. Il y a une quarantaine de propriétaires de chevaux et de poneys. Dans les 5 associés, il y a ma sœur Julia et Romain son compagnon. Ils s’occupent de la gestion de l’école d’équitation poneys et chevaux et mon papa plus particulièrement des propriétaires. Guy, mon oncle, s’occupe de toute la partie gestion et finance et du développement du club. Quant à ma maman, elle est chargée d’affaires à Equita Lyon. Mais elle a aussi un rôle important au niveau de la structure et s’occupe de l’élevage. De plus, elle m’aide à préparer mes poneys, elle les travaille notamment sur le plat quand je ne suis pas disponible. Le CHA organise une vingtaine de concours par an que ce soit du Dressage ou du CSO.
Petit clin d’œil à Audrey, qui est la monitrice qui est en charge des enfants à partir de 18 mois (cours en musique avec des poneys bien dressés !!!). Ils adorent !!

PA : Comment fonctionnez-vous tous les deux dans le cadre de tes entrainements ?
LD : Cette année, j’ai eu la chance de finir le lycée tous les jours à 15h30 et ainsi de pouvoir monter avec mon père tous les jours. A la maison, je saute uniquement avec lui. Je trouve qu’il est exigeant avec moi, il ne laisse rien passer mais c’est grâce à lui que je progresse chaque jour et je l’en remercie. Il me coache également en concours. C’est un énorme avantage d’avoir son père comme coach car nous pouvons débriefer tous mes tours et il peut me faire travailler dans le bon sens. Il monte aussi à cheval et je le considère comme un exemple à suivre. J’ai aussi la chance de travailler avec ma grande sœur Julia. Elle m’a beaucoup aidée dans mes débuts en concours et aujourd’hui elle reste très disponible quand j’ai besoin de conseil et de soutien.

PA : Est-ce qu’un autre coach te donne des conseils ?
LD : J’ai fait quelques stages à l’extérieur avec Tony Conde-Ferreira il y a 3 ans, un stage régional avec Blandine Gallet-Roux et Alizée Cernin. Denis Troussier me donne de bons conseils et j’ai aussi la chance de pouvoir profiter du soutien de Sylvain Cœur, Éric Muhr et Daniel Joly en concours lorsque mon père ne peut pas me suivre. J’ai fait quelques stages avec des intervenants qui sont venus à la maison et des stages fédéraux avec Olivier Bost où plusieurs sujets très intéressants étaient évoqués (vétérinaires, réseaux sociaux, communication, et entrainements sportifs). J’apprends de nouvelles choses à chaque stage et chaque petit élément vient enrichir mon expérience. Cela me donne confiance en moi.

QUALITES / DEFAUTS

« Je sais profiter des bons moments dans ce sport difficile »

Léane et Aronie la Meulerie sur le GP de la TDA de Lamotte-Beuvron - ph. Poney As
Léane et Aronie la Meulerie sur le GP de la TDA de Lamotte-Beuvron – ph. Poney As

PA : Quelles sont tes principales qualités à cheval ?
LD : Je pense avoir la tête froide et sait gérer mes émotions. J’arrive à rester concentrée avant une grosse échéance. Je suis hyper motivée pour monter et travaille mes poneys avec plaisir. Je sais profiter des bons moments dans ce sport difficile.

PA : Et tes défauts ?
LD : Je ne suis pas toujours très organisée, ma mère me dit que je manque d’anticipation notamment pour préparer mes affaires en concours !

Saison 2018

« Twinkle n’a fait que progresser tout au long de la saison »

Léane et Twinkle sur le GP As Excellence de Pernay - ph. Poney As
Léane et Twinkle sur le GP As Excellence de Pernay – ph. Poney As

PA : Quel bilan tires-tu de ta saison 2018 avec Twinkle Toes Aluinn et Aronie la Meulerie ?
LD : Twinkle n’a fait que progresser tout au long de la saison. En tête du classement national depuis plusieurs mois, nous avons fait une saison exceptionnelle. Il a eu un programme chargé en participant à 2 Coupes des nations qu’il a remporté et en participant au CSIOP d’Hagen. Je me sens prête pour aborder les championnats de France à Lamotte !
Concernant Aronie, j’ai dû la déclasser en début de saison afin de lui donner de l’expérience en piste. Quand je l’ai sentie prête, nous avons commencé les As 1 puis très vite les Grands Prix. Ayant donc obtenu mes qualifications nous allons faire Grand Prix Elite à Lamotte. Je ressens sur elle de vraies sensations, je pense que c’est une vraie crack…

PA : Justement, cette toute bonne ponette, comment l’as-tu rencontrée ?
LD : C’est le fait du hasard. L’année dernière Sébastien Poirier a parlé de cette jument à mon papa. Il a dit qu’elle serait sûrement bien pour moi et l’avait repérée comme une jument très qualiteuse. Nous sommes partis l’essayer un mois plus tard. Nous avons apprécié la qualité de cette ponette et repéré quelle avait beaucoup de caractère et surtout un énorme potentiel en CSO. Après l’essai, son éleveur a cautionné le fait de nous faire confiance dans la formation d’Aronie et elle est arrivée aux écuries en octobre 2017. Après des débuts un peu difficiles, la jument n’a fait que progresser et s’est qualifiée en 4 Grands Prix pour Lamotte en remportant celui d’Istres le 10 juin.

OBJECTIF LAMOTTE !

« Je me sens prête pour aborder les championnats de France ! »

Léane et Aronie sur le GP de Pernay - ph. Poney As
Léane et Aronie sur le GP de Pernay – ph. Poney As

PA : Comment prépares-tu les championnats de France de Lamotte ?
LD : J’ai la chance de suivre la sélection nationale, le programme a été organisé avec Olivier et je m’entraine tous les jours. Mes poneys font 30 minutes de tapis tous les matins, ensuite je les travaille sur le plat. Le travail consiste à répéter mes gammes quotidiennement, à améliorer la locomotion et la communication avec mes montures. Mes poneys ont la chance d’être suivis depuis quelques temps par Mme Dorothée Voinson, Kiné Équin pour chevaux. Elle les suit 3 fois par semaine et fait de la kinésithérapie, de l’enveloppement d’algue, des douches à jets. Ils voient aussi régulièrement l’ostéopathe.

PA : Quels sont désormais tes objectifs avec eux ?
LD : Faire au mieux aux championnats de France c’est l’échéance la plus proche.
Mon objectif qui me tient le plus à cœur après ces dernières échéances est de trouver les futurs cavaliers de mes poneys. Je souhaite de tout cœur que Twinkle et Aronie puissent continuer le haut niveau dans une excellente famille car ils méritent le meilleur. Ces deux poneys peuvent permettre à des cavaliers de progresser comme ils m’ont permis de le faire. Quelle expérience et quelle chance exceptionnelle de les avoir rencontrés!

AVENIR

« Poursuivre ma progression en Junior »

PA : Tu es passée à cheval, quel va être la suite ?
LD : J’ai participé à quelques concours à cheval. Mon père m’a confié quelques chevaux cette année, j’ai eu la chance de monter aussi le cheval d’un propriétaire. Mon objectif est de poursuivre ma progression en Junior l’année prochaine.

PA : Sais-tu ce que tu souhaites faire plus tard comme métier ?
LD : J’ai la chance d’avoir des parents propriétaires d’une structure et je suis motivée pour faire évoluer les chevaux, l’entreprise et bien entendu faire de nombreux concours.

Twinkle Toes Aluinn

« Il m’aura tout appris, sans lui je n’aurai jamais connu ses moments extraordinaires de ma carrière à poney »

Léane et Twinkle Toes Aluinn sur le Grand Prix du CSIOP de Fontainebleau - ph. Poney As
Léane et Twinkle Toes Aluinn sur le Grand Prix du CSIOP de Fontainebleau – ph. Poney As

PA : Tu montes ton poney de tête Twinkle Toes Aluinn depuis presque 2 ans, quels ont été les débuts avec lui ?
LD : C’est aussi une situation due au hasard, mais le hasard fait souvent bien les choses ! Mon père cherchait des poneys de haut niveau pour des élèves. Maman a appelé Marion Trosset qui lui a indiqué que Mme Ferrante vendait le poney de Johanna, sa fille. L’essai programmé pour son élève n’a pas eu lieu. Un mois plus tard mon père m’a dit : on part demain essayer Twinkle, je suis certain qu’il est bon ! Après l’essai, mon père était convaincu qu’il pourrait me permettre d’accéder au niveau Grand Prix, Mme Ferrante m’a tout de suite fait confiance et Twinkle est arrivé en novembre 2016 dans nos écuries. J’ai vraiment pris le temps avec lui, j’ai commencé en concours par de petites épreuves, puis j’ai pris confiance en lui très rapidement. Il est facile avec un caractère en or. Il donne confiance par sa force exceptionnelle pour sauter des grosses barres et pour sauver quelques fautes au début.

4+8+0 dans la Coupe des nations de Fontainebleau pour Léane et Twinkle - ph. Poney As
4+8+0 dans la Coupe des nations de Fontainebleau pour Léane et Twinkle – ph. Poney As

PA : Comment le qualifierais-tu ?
LD : Force, gentillesse, volonté, énergie, amplitude sont ses qualités ! Son principal défaut est qu’il aime bien manger et je suis obligée de gérer ses rations au quotidien. A part ça, je ne lui trouve aucun défaut ! Il a dû être très bien élevé par Sophie Bolze à l’élevage Aluinn. Un moment important dans la vie d’un cheval ! Il m’aura tout appris et sans lui je n’aurai jamais connu ses moments extraordinaires de ma carrière à poney.

PA : On ne résiste pas à l’idée que tu nous racontes ta Coupe des nations au BIP avec lui…
LD : Nous sommes arrivés jeudi. Avant la visite vétérinaire, nous ne savions pas qui allait être dans l’équipe de France. Excitation et joie d’être sur ce site fabuleux et mythique : le Grand Parquet de Fontainebleau ! Twinkle est arrivé bien en forme et nous étions motivés suite à la victoire au CSIP de Barbizon. Lorsque le sélectionneur a annoncé la composition de l’équipe de France, j’ai ressenti beaucoup d’émotion et la joie immense de pouvoir représenter la France. J’ai communiqué à Twinkle toute mon énergie positive pour pouvoir sortir le meilleur de ce que l’on pouvait faire ensemble. Nous étions un groupe de quatre filles. Découverte de ces trois cavalières dans ce contexte si particulier ! Nous nous sommes tout de suite bien entendu. Nous étions soudées et extrêmement motivées. Les parcours étaient très techniques, il fallait être concentré pour y arriver. Olivier Bost, Maryline et tout le staff de l’équipe de France nous ont soutenu et accompagné dans cette aventure et jusqu’au bout. Le score était serré jusqu’au dernier moment, il y a eu beaucoup de suspens. Quant on a su qu’on avait gagné avec tout ce public qui nous encourageait, j’ai eu l’impression de vivre un rêve. C’était énorme, certainement l’un de mes plus beaux souvenirs ! Merci à l’entraineur de l’équipe de France de m’avoir fait confiance, à mes parents qui me suivent et toutes les personnes qui m’apportent leur soutien. Quelle belle année à PONEY !!!

A lire dans le prochain Magazine n°8 distribué au Generali Open de France : le portrait de Louna Garo et d’Ilona Mezzadri !